19/03/2019

L’Orient des peintres : du rêve à la lumière

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A Paris, le musée Marmottan-Monet présente, depuis le 7 mars et jusqu’au 21 juillet 2019, l’exposition « L’Orient des peintres, du rêve à la lumière ». Riche d’une soixantaine de chefs-d’œuvre provenant des plus importantes collections publiques et privées d’Europe et des États-Unis (musée du Louvre, musée d’Orsay, musée des Augustins de Toulouse, la Städtische Galerie im Lenbachhaus de Munich, la collection Thyssen-Bornemisza de Madrid, le Rijksmuseum d’Amsterdam, le Sterling and Francine Clark Art Institute de Williamstown), l’exposition entend révéler à travers ce voyage en Orient le regard des peintres sur ce monde fantasmé. En effet, portés par le souffle impétueux des conquêtes napoléoniennes, les peintres européens ont fantasmé l’Orient, parfois avant même que leurs rêves ne soient mis à l’épreuve du voyage.

 

Ce que nous remarquons en parcourant l’exposition, c’est que voyage en Orient est indissociablement lié à la sensualité de la figure féminine, représenté par Ingres et Delacroix aux premières heures de l’art moderne, mais aussi à l’expérience d’un paysage unique et d’une lumière qui bouleverse les regards et nous emmène dans un autre monde, loin de Paris. L’exposition présentée au Musée Marmottan-Monet donne à voir à ses visiteurs deux thèmes que sont les figures et les paysages. L’exposition nous fait voyager à travers l’Orient méditerranéen, nous permettant d’admirer les représentations d’une beauté féminine orientale dans toute sa sensualité, mais aussi en nous immergeant totalement dans une ambiance intime rappelant celle des cours orientales, grâce à des jeux de lumière et de couleurs.

 

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Les tableaux se révèlent à nous comme des fenêtres ouvertes sur un désert aride, sur une jungle luxuriante ou bien une fontaine d’eau fraîche dans un décor ottoman de mosaïques bleues. Certains tableaux comme La Petite Baigneuse ou La Grande Odalisque de Ingres témoignent de l’envoutement du peintre par la beauté classique orientaliste et incarnent un rêve de beauté féminine idéale fantasmé pour sa sensualité et l’érotisme d’un corps imprégné de fantasmes. De même, les lieux apparaissent nimbés d’une aura de rêve et de désir notamment la représentation de la scène du Bain Maure de Jules Migonnay ou encore le Massage, scène de hammam de Édouard Debat-Ponsan dont le contraste des corps noir et blanc lui a valu sa célébrité scandaleuse lors de son exposition en 1865.

 

 

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Or, d’autres peintres tendent à s’éloigner de la représentation d’un Orient idéalisé et cherche à nous donner à voir une réalité, moins rêvée, moins fantasmées mais bien réelle : celle du désert, de l’aridité, de la chaleur étouffante, de la soif et parfois même, de la mort. Eugène Fromentin dans son tableau de La Rue Bab-el-Gharbi à Laghouat présente une peinture scindée en deux, l’ombre et la lumière, la mort et la vie. Il met en scène dans la partie sombre, des corps étendus à même le sol, cherchant sans doute un refuge dans la fraîcheur limitée de l’ombre de la rue.

 

 

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Plus loin dans l’exposition, nous sommes projetés dans des décors luxuriants : le Champ de Bananiers de Renoir et d’autres tableaux où la jungle domine à perte de vue, étrange sentiment de petitesse face à une nature aussi envoutante qu’hostile. En tournant la tête on peut aussi admirer la vue d’une Mer calme, d’Albert Marquet, ce qui finalement nous fait réaliser l’ambiance paradoxale de l’Orient telle qu’elle est imaginée et vécue par les peintres européens : un Orient sensuel, lascif et royaume de vie, qui peut aussi se transformer en terre aride et inhospitalière, dans laquelle l’homme navigue rêve et cauchemar…

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